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ARTS GAZETTE INTERNATIONALE
25 septembre 2001
…Ils n’étaient pas des Saints et pourtant…
Drôle de titre, pour une superbe exposition de photographie, dans un drôle d’endroit. Le cloître des Billettes, 24, rue des archives 75004 abrite jusqu’au 15 octobre cinquante photographies de Michel Bony, dont la sélection est un vibrant hommage à ses créations. Elles sont un régal de noir et blanc. Tout est dans l’expression des regards et des comportements des sujets.
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PHOTO
Octobre 2001
News Actualités
Michel Bony « Ils n’étaient pas des saints et pourtant… », Cloître des Billettes, 24, rue des archives, Paris 4ème. Jusqu’au 15 octobre.
Des anciens compagnons d’Emmaüs à l’œuvre. Michel Bony a séjourné trois ans dans une maison de retraite où chaque retraité est actif. Ils ont la possibilité de produire pour vendre le fruit de leur travail au profit d’associations. De l’importance d’ouvrir les yeux sur l’avenir des anciens.
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FRANCE CATHOLIQUE
Dignité retrouvée
De clochards, ils sont redevenus dignes. Exclus, ils se sont mis à aider les autres exclus, jusqu’à leur dernier souffle. Michel Bony, photographe talentueux, leur rend hommage.
Les vraies artistes s’expriment souvent à travers plusieurs disciplines. Ainsi en est-il de Michel Bony. Il dit son admiration devant ceux qui savent recouvrer leur dignité, à travers le texte et la photo. Il compte aussi à son arc la corde de l’art dramatique, son pain quotidien. En ce moment, et pour la seconde fois, il expose ses photos.
Il s’agit d’une série de portraits en noir et blanc, la plupart au format carré, exposées dans le cadre magnifique du cloître des Billettes à Paris. Le sujet : la maison de retraite des compagnons d’Emmaüs, dans laquelle tous continuaient à travailler pour offrir le fruit de leur labeur à des associations comme Médecins du Monde.
Le style de ces photos privilégie l’expression de la vie et de la dignité, principalement à travers le regard. Mais rien de posé ou de faux dans ces yeux-là. Car Michel Bony a pris le temps de séjourner de nombreuses fois au sein de la communauté, partageant les joies et les soucis de chacun avant de saisir son boîtier. Un 6X6, « parce qu’on s’incline devant la personne, ce qui n’est pas une mauvaise attitude, et que l’appareil ne fait pas obstacle à la communication des regards ». Il a voulu vivre ses séjours comme un temps d’apprivoisement et d’échange. Une manifestation de respect aussi, pour ces exclus qui en aident d’autres. Inutile pour lui d’affirmer son identité en exhibant son appareil : le principal est dans la relation, et c’est une fois qu’elle est établie qu’on photographie, sans apparaître comme un prédateur d’images.
L’identité du modèle est toujours bien détaillée, à travers un jeu de mise au point qui met en relief la façon dont les lumières burinent des visages bien nets, sans rejeter dans un trop grand flou l’arrière-plan. Cela permet de donner une idée de l’univers de la personne photographiée. Pour compléter encore la description, chaque portrait est accompagné d’une lettre au modèle, qui en décrit les caractères les plus saillants, ceux qui ont touché Michel Bony. De fait, la dignité de chacun devient palpable, réponse au respect qui transpire à travers ses courriers imaginaires.
Qu’est-ce qui fait agir Michel Bony ? La foi en l’homme. Et une grande sensibilité humaine, qui lui fait rendre hommage à tous ceux qui vivent de vraie valeurs. « Aujourd’hui, explique-t-il, tout le monde est poli et agréable, mais bien peu de gens sont authentiques et courageux. ». C’est de ceux-la qu’il veut parler. Que ce soit dans le cadre d’une exposition et d’un livre précédents sur l’amitié avec une vieille dame, ou de son prochain travail sur le monde des handicapés mentaux. Pourquoi en parler à une société qui préfère les catastrophes aux signes de vie ? Ce n’est pas la télévision et ses variantes de loft qui vont élever la conscience humaine. Michel Bony cherche à transmettre des histoires très simples, qui montrent la simplicité et l’humilité de certains, pour dire que tout n’est pas si perdu que cela…Manifestement, avec des sentiments identiques. Suivant l’exemple de ses modèles, il versera une partie du fruit de ses ventes à l’association Ohaleï Yaacov, qui s’occupe d’enfants et d’adolescents autistes.
08 octobre 2001
« Ils n’étaient pas des saints et pourtant… » Sous ce titre, Michel Bony expose 50 portraits de compagnons d’Emmaüs avec qui il a vécu trois ans durant.
Exposition. Pierre, Robert, Bernard, Jacques et Jean-Louis ne sont pas des stars et pourtant chaque jour 300 personnes entrent pour regarder les 50 portraits en noir et blanc immortalisant leurs visages. L’auteur des photographies, Michel Bony, écrivain et homme de théâtre, a su mettre en scène avec sobriété l’histoire de ces anciens compagnons d’Emmaüs dont il a partagé la vie pendant trois ans – de 1997 à 1999 – dans une maison de retraite en Normandie. Mais au lieu de goûter au repos, ces hommes, souvent diminués, continuent de produire dans des ateliers afin de vendre le fruit de leur travail à d’autres associations caritatives. A côté de chaque portrait, Michel Bony a écrit une lettre pour transmettre ce qu’il a partagé de précieux avec chacun. « Aujourd’hui, je traîne ma douleur », souligne le photographe. En effet, certains sont morts. Les recettes de l’exposition sont reversées à une association qui s’occupe de jeunes autistes.
Cloître des Billettes, 24, rue des archives (IVème)
M° Hôtel de Ville
Entrée libre